Après guerre, l'Etat français désigne 4 sites destinés à accueillir des monuments nationaux pour commémorer les soldats défunts : le Hartmannswillerkopf en fait partie, aux côtés de Verdun, Dormans et Notre Dame de Lorette. Les travaux de grande ampleur occasionnent des inaugurations étalées dans le temps. Le chantier du Monument National débute en 1924. L'autel de la patrie est inauguré le dimanche 29 septembre 1929. Construit sur une esplanade de pierre installée au-dessus de la crypte, c'est une copie conforme de l'autel élevé au milieu du Champ-de-Mars à Paris pour la fête de la Fédération le 14 juillet 1790. Ses faces dorées comportent les noms des villes qui ont centralisé le financement de l'ensemble monumental: Paris, Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Besançon, Metz, Lille, Rouen, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes... Bien qu'il symbolise la levée en masse des volontaires accourus aux frontières pour la défense de la République, il fut inauguré en présence de nombreux Allemands venus honorer leurs combattants tombés sur la montagne. Le Général de Pouydraguin termina même son allocution par un appel à étendre l'hommage rendu aux soldats français "à ceux qui combattaient de l'autre côté".
Au-delà des débats qui ont émaillé le destin mémoriel et réconciliatoire du site, dans les années qui ont suivi l'armistice, c'était le relèvement des corps et la dépollution du champ de bataille qui préoccupaient l'administration : alors que de nombreux pèlerins et touristes s'empressaient de parcourir l'ancienne zone de guerre, les munitions non explosées qui s'y trouvaient encore représentaient des risques importants. Malgré les travaux de désobusage entrepris dès 1919, des accidents se sont produits jusque dans les années 1930. Les explosions de munitions, mais aussi des feux allumés par des touristes imprudents ont occasionné d'importants incendies. Les incendies de 1929 et de 1934 ont ravagé plusieurs hectares de forêt, alors en cours de régénération, sur les flancs du HWK.
Le peuplement de hêtraie-sapinière qui couvrait la montagne avant 1914, disparu au fil des combats de 1915 à 1918, s'est depuis lors reconstitué naturellement, tandis que de nouveaux milieux ouverts, créés par les bouleversements de la guerre, accueillent aujourd'hui une faune et une flore spécifiques, de grande valeur écologique. Le site est aujourd'hui classé Natura 2000.
L'environnement sur le front de la Grande Guerre