Au pied de la crête de Vimy, position tenue par les Allemands dès le début du conflit, la plaine agricole devint champ de bataille, et prit au fil des combats l'allure d'un paysage lunaire. En avril 1917, lorsque les troupes canadiennes occupèrent ce secteur pour préparer leur assaut sur les positions allemandes, le terrain perclus de cratères de mines et de trous d'obus témoignait de la violence des affrontements qui avaient eu lieu là, notamment lors de l’offensive française de mai 1915 et de l’attaque allemande lors de la relève de l’armée française par l’armée britannique en mai 1916. Entre Thélus et Neuville-Saint-Vaast, il reste peu de traces de ces dévastations : les terres meurtries ont largement été reconquises par l'agriculture et l'urbanisation. Le Zivy Crater et le Lichfield Crater ont été conservés en raison de leur statut de cimetière du Commonwealth : lors de l’offensive canadienne et dans le mois qui suivit, l’officier en charge des inhumations profita en effet de ces deux anciens cratères de mine pour ensevelir une centaine de corps. Initialement nommés CB1 et CB2A, le Zivy Crater et le Lichfield Crater ont la particularité d'être les deux seuls cimetières du Commonwealth à conserver cette forme particulière le long de l’ancienne ligne de front. 53 corps dont 5 n’ont pas été identifiés reposent dans le Zivy Crater. Les noms des victimes identifiées sont inscrits sur des panneaux apposés sur le mur d’enceinte au pied de la Croix du Sacrifice, ce cimetière ayant aussi la particularité de ne pas comporter de stèles.