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Légendes et crédits photo:
Image d'antan
Carte postale ancienne non datée, Les ruines de la Grande Guerre -Vauquois-Entonnoir sur le plateau. Source: collection « Association des Amis de Vauquois et de sa région ».
Image présent
Cratère de la grande mine de Vauquois aujourd'hui. Source: Photo Isabelle Loodts, Paysages en bataille, 2017
Le 14 mai 1916, à 16h10, la déflagration d' une mine allemande d'environ 60 tonnes d'explosifs crée une gigantesque plaie béante sur le flanc ouest de la butte de Vauquois. L'explosion fait 108 victimes... Elle n'est ni la première ni la dernière de l'intense guerre des mines que se livrent Allemands et Français d'avril 1915 à avril 1918 pour tenter de prendre cette colline qui, dominant toute la région à l'Est de l'Argonne, est alors un observatoire idéal : de son sommet, on pouvait surveiller les axes de circulation dans toutes les directions, et en particulier celle menant à Verdun. Les belligérants ne parvenant pas à prendre possession des lieux par-dessus terre, ils ont creusé des galeries dans le sol pour poser des mines en-dessous des positions ennemies. L'explosion du 14 mai 1916 est la plus violente des 519 détonations souterraines qui se sont produites à Vauquois (320 françaises et 199 allemandes), mettant en oeuvre plus de 1000 tonnes d'explosifs. L'escalade de violence atteint son paroxysme en 1917, année durant laquelle 500 tonnes d'explosifs sont consommés sans permettre de conquérir un mètre de terrain. Face à cet échec, la guerre des mines prend fin au printemps 1918. Les Allemands font exploser leurs dernières charges le 9 avril 1918, avant d'abandonner les galeries au mois de mai. Mais les infernales déflagrations ont créé une succession d'immenses cratères qui ont fait perdre plusieurs mètres d'altitude à la butte et l'ont coupée à jamais en deux, formant un fossé profond de 10 à 20 m entre les lignes allemandes et françaises. Environ 14.000 soldats des deux camps ont perdu la vie au cours de ces affrontements. Il est fort probable que certains d'entre eux reposent encore dans ces terres dont l'érosion et le retour inéluctable de la végétation, malgré les fauches annuelles, ont adouci les cicatrices.