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Légendes et crédits photo:
Image d'antan
Carte postale ancienne non datée, la butte de Vauquois avant la Première Guerre mondiale, vue depuis l'ancienne route de Boureuilles. Source: collection « Association des Amis de Vauquois et de sa région ».
Image présent
Vue sur la butte de Vauquois adepuis l'ancienne route de Boureuilles, aujourd'hui. Source: photo Isabelle Loodts, Paysages en bataille, 2017.
La colline qui se dresse face à vous, au bout de la route est celle de Vauquois. Elle est aujourd'hui recouverte d'arbres, mais il n'en a pas toujours été ainsi. Avant la Première Guerre mondiale, le sommet de la butte était occupé par un village de 168 habitants. Ses flancs étaient couverts de petites parcelles de prairies, de champs, de vergers, de jardins cultivés en terrasse, et de vigne, imbriquées les unes dans les autres : un paysage typique de la vie agricole dans le département de la Meuse, à l'époque. Anéanti, le village qui se trouvait avant le conflit sur son sommet n'a pas pu être rebâti sur ce sol transformé en gruyère par plus de 17 km de galeries, et les balafres profondes des explosions. Ses 39 hectares ont été classés après guerre en Zone Rouge, non cultivable, puis aux monuments historiques en 1937. Après l'Armistice, un nouveau village, plus petit, a été construit au pied de la butte, avec l'aide de la Ville d'Orléans qui, devenue sa « marraine de guerre », a donné son nom à une des principales rues du patelin. Celui-ci ne compte aujourd'hui qu'une vingtaine d'habitants. Beaucoup de civils ayant fui le conflit ne sont jamais revenus en Meuse : avec une perte d'un quart de sa population par rapport à 1911, c'est le département français le plus touché, du point de vue démographique. La butte meurtrie a été conservée en l'état d'une part pour la mémoire, d'autre part parce que les galeries de mines et effets des explosions ont rendu le sol impropre à la construction. Elle est devenue une sorte de sanctuaire : derrière le rideau d'arbres qui a poussé sur ses flancs, se cachent d' immenses balafres par lesquelles la guerre, déchirant le sol, a donné à Vauquois l'allure d'un volcan.