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Légendes et crédits photo:
Image d'antan
L'écluse Het Sas détruite, carte postale, +/-1917. Collection Isabelle Loodts/ Paysages en bataille.
Image présent
Vue sur l'Yperlée depuis la nouvelle écluse de Boezinge en 2016. Photo Isabelle Loodts/Paysages en bataille.
Le canal Ypres-Boezinge-Knokke date du XIIIe siècle. Entre 1636 et 1641, le canal fut élargi et amélioré. Afin de pouvoir traiter des navires de plus gros tonnage, une nouvelle écluse fut constrruite à Boezinge. Cette importante construction permettait de franchir un dénivelé de 5,5 m. L'écluse fut renforcée entre 1695 et 1711, dans le cadre de la ligne de défense Vauban. Avant la Première Guerre mondiale, l'écluse de Boezinge-Sas, autorisait le passage de navires d'une longueur maximale de 37 mètres, et comblait une différence de 7,72 mètres entre les voies navigables supérieures et inférieures. Durant 14-18, le complexe de l'écluse se situait en première ligne du front: du printemps 1915 à l'été 1917, c'est-à-dire entre la deuxième et la troisième bataille d'Ypres, la rive gauche était occupée par les Alliés, tandis que la rive droite l'était par les Allemands. L'ensemble a été complètement détruit lors des bombardements. Après la guerre, plus précisément vers 1930, deux écluses ont été construites pour remplacer cette écluse, à savoir une à la hauteur du village de Boezinge et une à l'emplacement de l'ancienne écluse du hameau de Boezinge-Sas. Avant la Première Guerre mondiale, les alentours de l'écluse, bucoliques, étaient très prisés des promeneurs.  L'écrivain belge Max Deauville, évoque les métamorphoses de ce paysage par la guerre dans son livre "Jusqu'à l'Yser" (paru aux éditions Calmann-Lévy dès 1917):  « Derrière nous, de chaque côté du pont, la digue de l'Yperlée marque sa ligne verte comme un rempart auquel le canal servirait de fossé. Elle domine la rive droite d'une hauteur de 2 ou 3 mètres. Vers le sud, elle se dirige en faisant des méandres vers l'écluse d'Het-Sas, après laquelle le canal acquiert une très grande largeur . Là les rives sont bordées de hauts arbres aux feuilles jaunissantes. Elles forment un admirable et somptueux décor d'automne autour de la nappe bleue que ferment les écluses blanches. Partout, dans ce paysage de paix et de calme, la guerre déjà ronge le manteau vert des prairies et dégrade les maisons. »