Après l'armistice, alors que le champ de bataille du Hartmannswillerkopf attire de nombreux pèlerins, ainsi que des curieux, la voie d'accès privilégiée par les guides touristiques part de Wattwiller et traverse les organisations allemandes. Des Français s'en émeuvent. C'est ainsi qu'en 1922, le projet de création d'une nouvelle route est approuvé par le conseil départemental du Haut-Rhin. Son inauguration en 1926 précède celle du Monument National, en 1932. Le chantier de l'immense structure accueillant une crypte et surmontée d'un autel ne fut entamé que peu avant 1924, en raison des débats qu'a suscités ce projet depuis 1919. Alors qu'après guerre, " la mémoire allemande des batailles pour l'HWK est balayée par la défaite, et que les pèlerins allemands peinent dans un premier temps à accéder à l'ancien champ de bataille (...), en Alsace, plus que dans les autres secteurs, les anciens ennemis d'hier finissent cependant par se retrouver sur ces montagnes où ils ont souffert quelques années plus tôt. Certainement aidés par la proximité géographique de l'Allemagne, mais aussi par l'histoire spécifique et binationale de la région, ces combattants qui se faisaient face cheminaient, dans l'entre-deux-guerres, par les mêmes sentiers." (Thierry Ehret et Florian Hensel, "Vieil-Armand, Hartmannswillerkopf, Site emblématique de la Grande Guerre en Alsace", Ed. Vademcum, 2017) Aux premières rencontres fortuites ont alors succédé des manifestations communes. Mais cette mémoire transnationale naissante fut ensuite mise à mal par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il fallut ensuite attendre 1965, à l'occasion du cinquantenaire de la bataille du HWK pour qu'une compagnie française de génie et une compagnie allemande de pionniers célèbrent à nouveau ensemble « l'amitié des soldats français et allemands » au Monument national. À l’aube du Centenaire de la Première Guerre mondiale, le 3 août 2014, le président de la République française François Hollande et le président de la République fédérale d'Allemagne, Joachim Gauck, ont posé ensemble la première pierre de l'Historial franco-allemand. Inauguré le 10 novembre 2017 par le président français Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, l'Historial du Hartmannswillerkopf complète aujourd'hui la visite du site, désormais symbolique de la réconciliation et de l'amitié entre les deux pays.