Cette guérite d'observation française de type « taupinière », demi-sphérique, et au viseur circulaire tournant, est un des multiples vestiges qui ont attiré les visiteurs sur le champ de bataille dès les lendemains de guerre. Implantée à l'origine sur le versant sud du HWK, elle fut ensuite ferraillée ou réutilisée dans l'entre-deux-guerres, et enfin replacée en 1985 à cet endroit. Si le site du Hartmannswillerkopf reste aujourd'hui un de ceux où les traces et vestiges de la Grande Guerre ont été les mieux conservés, c'est parce qu'une attention particulière lui a très tôt été dévolue : pendant le conflit, déjà, alors que venait d'émerger à l'Assemblée Nationale une proposition de loi visant la conservation des souvenirs et vestiges de guerre, le Touring-Club de France demanda qu'une attention particulière soit donnée pour que certains sites, parmi lesquels l'Hartmannswillerkopf, soient préservés de toute exploitation commerciale ou modification, une fois la paix revenue. Cette préservation fut un véritable combat après-guerre. L'afflux de visiteurs attira des marchands de souvenirs. La démarche de ces derniers n'était pas uniquement mercantile: cette activité a représenté une opportunité de revenus pou des familles des environs qui avaient tout perdu durant la guerre. Mais les dégradations se multiplièrent. Et la cohabitation des touristes avec les anciens combattants et leurs familles venus en pèlerinage ne fut pas non plus toujours simple. Dès 1920, un gardien fut affecté au champ de bataille par le service des Eaux et Forêts. Chargé de surveiller le site, et de faciliter la circulation et l'orientation des visiteurs sur le site, il aidait aussi à la recherche de tombes isolées.